Bourgoin-Jallieu

Carte postale de Bourgoin, 1907, coll. Musée dauphinois – Département de l’Isère

L’occupation à Bourgoin-Jallieu

En novembre 1942, 150 Allemands s’installent à Bourgoin et Jallieu (qui seront fusionnées en 1967). Le détachement est composé de la Feldgendarmerie (police militaire allemande), de la Wehrmacht (armée régulière) et de la Kriegsmarine (marine). L’occupation pèse lourdement sur la population. Mais paradoxalement, elle craint moins les soldats de la Wehrmacht que la Milice française, davantage imprégnée des idées nationales socialistes et qui procède avec zèle à des actions violentes contre la Résistance du secteur 7.

La Résistance à Bourgoin-Jallieu

Membres de l’Armée secrète à Bourgoin, 1943 environ, coll. Musée de la Résistance et de la Déportation – Département de l’Isère

Ménie « Yvette » et Joseph Fracassetty « Remy », Claude Chary « Cordier » et Marcel Bonnet, habitants de Bourgoin, se réunissent pour la première fois en février 1941 au café des Marronniers pour constituer un premier groupe de Résistance, en lien avec le mouvement Libération-Sud de Lyon. En parallèle, le Noyautage des administrations publiques (NAP) se constitue et fournit notamment des informations à la Résistance. Il fait disparaître des dossiers administratifs ou créé des faux papiers grâce à ses membres présents dans les administrations. Certains postiers de Bourgoin s’organisent à travers le mouvement NAP-PTT (Noyautage des administrations publiques-poste télégraphes et téléphones) pour intercepter des lettres de dénonciations destinées à la Gestapo et ainsi éviter des arrestations. Des membres du personnel de la SNCF sont quant à eux chargés de repérer les mouvements des troupes allemandes à proximité de la gare de Bourgoin sur l’axe Lyon-Grenoble-Marseille.

La Libération : les jours décisifs du 22 et 23 août 1944

Allemands faits prisonniers lors de la Libération de Bourgoin et Jallieu le 23 août 1944, coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère © MRDI

Après la Libération de Grenoble le 22 août 1944, les Allemands, pris en tenailles par la Résistance et les Alliés, sont fébriles à Bourgoin. Sa libération est un enjeu primordial pour la Résistance : elle est le dernier bastion tenu par l’ennemi avant Lyon.

Georges Ivanoff, chef des Mouvements unis de la Résistance (MUR) décide, en concertation avec les forces en présence, de libérer Bourgoin et Jallieu le 23 août 1944 afin de faciliter l’avancée des troupes alliées vers Lyon. 

Le 23 août :

6h30 : le bataillon Rémy se regroupe à Flosailles
10h30 : les Allemands sont alertés
11h30 : début des combats autour de l’église de Jallieu
11h45 : la majorité des troupes se met en ordre de marche
12h15 : elles rejoignent un groupe qui combat déjà les Allemands à la clinique de Jallieu
13h : reddition des Allemands réfugiés à la clinique
14h30 : les Feldgendarmes qui occupaient l’hôtel Chenavas sont neutralisés sur la place d’armes (actuelle place du 23 août 1944)
16h : les résistants investissent le collège, mais 150 Allemands défendent toujours les silos où se situe un entrepôt de la marine allemande
19h30 : installation de haut-parleurs pour les pourparlers
20h30 : sans que les combats ne cessent, les négociations sont ouvertes par les Allemands
22h30 : les Allemands capitulent, les deux villes sont libérées