L'événement

Course de la Résistance 2023

Événement sportif et culturel, la Course de la Résistance est née de la volonté de rappeler le sens historique de la date du 8 mai, jour de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie en 1945. Il s'agit de mettre en lumière les lieux emblématiques de la Seconde Guerre mondiale en Isère, département marqué par les oppositions au nazisme. C'est pourquoi, après deux éditions au cœur de Grenoble puis dans les Chambaran, le Trièves, le Grésivaudan, le Nord-Isère et le Vercors, la neuvième édition de la Course de la Résistance s'arrête sur un nouveau territoire emblématique : le Voironnais-Chartreuse !

Venez rappeler que le 8 mai n'est pas qu'un jour férié !

Le concept 2023

La Course de la Résistance est une manifestation sportive organisée par le Département de l’Isère dans le cadre des commémorations du 8 mai 1945, marquant la fin de la Guerre en Europe. Cette 9e édition aura lieu le lundi 8 mai 2023 et le village d’accueil sera situé à Voiron.

La course des enfants
La course des enfants

L'événement comprend plusieurs épreuves :

  • 2 épreuves de course à pied chronométrées de 8 km et 30 km, répertoriées au calendrier des courses hors stades de l’Isère et respectant le règlement de la FFA.
  • Des parcours cyclotouristiques non chronométrés proposant 3 distances de 35 km à 95 km.
  • 2 randonnées pédestres non chronométrées de  8 km et 13 km.
  • Des courses pour les enfants par catégorie d'âge.
  • Une course d'orientation dans la ville.
  • De nombreuses animations sportives et culturelles.

Les lieux emblématiques

Depuis 2015, la Course de la Résistance met en lumière l'histoire de la Seconde Guerre mondiale sur le territoire isérois. Chaque édition est donc pensée autour de 4 lieux emblématiques, qui servent de base à la construction des parcours des différentes épreuves.

Voiron, entre Résistance et collaborationnisme

Georges Frier, premier chef MUR du sous-secteur de Voiron, de juillet à novembre 1943, victime de la Saint-Barthélémy grenobloise. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l'Isère

Seule grande ville de la Chartreuse, Voiron est la troisième agglomération de l'Isère après Grenoble et Vienne. Ville à la fois commerçante et industrielle et donc ouvrière, les deux idéologies dominantes y sont l’extrême droite et le radical-socialisme.

Dès l’été 1943, des actions directes sont entreprises par la résistance dans la ville : le restaurant Chauffour, lieu de rencontre des collaborateurs voironnais, Le Petit Voironnais, journal milicien ainsi que le local de la Milice sont les cibles d’attaques à la bombe.

En 1944, l’affaire Jourdan, du nom du chef de la Milice voironnaise, prend une ampleur nationale lorsque 4 lycéens et un surveillant du lycée la Nat assassinent Ernest Jourdan et sa famille, dont sa fille de 15 mois.  

La rafle de la Martellière effectuée par la Gestapo à Voiron dans la nuit du 22 au 23 mars 1944, au hameau de la Martellière, conduit à la déportation de 18 personnes dont 16 enfants. Un seul a survécu. La rafle de La Martellière est, avec celle d'Izieu, le 6 avril 1944, et celle de la maison de la Verdière (près de Marseille), le 20 octobre 1943, l'une des trois rafles contre des maisons accueillant des enfants en zone Sud.

🎧 Des voironnais se sont illustrés dans la Résistance au-delà des frontières de l'Isère. Découvrez l'histoire de Pierre Ruibert :

La bataille de Voreppe, une résistance symbolique

Remise de la Croix de Guerre à la ville, Voreppe, 1951, Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l'Isère

Entre la signature de l’Armistice et son entrée en vigueur, du 22 au 25 juin 1940, ont lieu les combats de Voreppe. Ce fait d’arme, l’un des rares glorieux de la déroute de 1940, donnera le sentiment aux Chartroussins d’avoir été invaincus.

Le 31 juillet 1944, un convoi allemand en direction de Lyon est interpellé par des tirs résistants. En représailles, des habitations sont pillées et incendiées, et cinq hommes sont pendus aux arbres de l’actuelle rue des Martyrs.

La ville est décorée de la croix de guerre en 1951.

🎧 Découvrez l'histoire de ces combats avec Alice Buffet, directrice du musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère :

Saint-Pierre-de-Chartreuse, du refuge au piège

Hôtel du Grand Som, Saint-Pierre-de-Chartreuse, coll. Musée Dauphinois - Département de l'Isère

Au printemps 1943, des réfractaires au STO et près de 150 Juifs sont cachés dans le village avec l’aide du maire, Auguste Villard, qui leur fournit des titres de ravitaillement. Le 1er octobre 1943, 10 gendarmes français et 4 policiers allemands lancent une rafle à l’Hôtel du Grand Som et déportent 18 Juifs. Le même mois, le groupe de l’abbé Pierre, qui s’était retranché dans le chalet du ski-club à la Scia, est attaqué et décide de quitter la Chartreuse pour le Vercors.

Au monastère de la Grande Chartreuse, les pères Chartreux accueillent, dès 1940, plusieurs dizaines de réfugiés puis des réfractaires au STO. Ils acceptent également que des armes soient cachées dans le monastère et transportées par leurs véhicules.

🎧 Alice Buffet, directrice du musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère revient sur l'histoire de Saint-Pierre-en-Chartreuse :

Pommiers-la-Placette, le maquis Palace

Abbé Pierre

 Plusieurs familles trouvent refuge dans la commune qui abrite également un Chantier de jeunesse. C’est aussi ici qu’en mars 1943, l’abbé Grouès (« Abbé Pierre ») installe un camp avec André Demirleau. Ce camp est installé aux Grands-Reynauds, dans une cabane, et se nomme Maquis Palace par dérision. Rapidement, le nombre de maquisards dépasse les capacités du camp et il devient urgent de l’encadrer. Des officiers de l’école des cadres d’Uriage montent alors régulièrement en Chartreuse pour former les maquisards. L’objectif de l’Abbé Pierre était ainsi d’apporter une éducation physique et morale aux maquisards, en les formant militairement mais aussi philosophiquement. 

En juin 1943, Maquis Palace est attaqué par les Italiens. Le groupe de l’abbé Pierre décide alors de partir, d’abord au col de la Charmette (au camp Hibou Gris) puis au chalet du ski-club de Saint-Pierre-de-Chartreuse. Là-bas, ils sont de nouveau attaqués en octobre 1943 et décident alors de quitter la Chartreuse pour rejoindre le Vercors. Ils connaîtront une fin tragique en janvier 1944 puisqu’ils seront les premiers maquisards à mourir dans le Vercors, à Malleval.

🎧 Découvrez les actions résistantes de l'Abbé Grouès pendant la guerre :