L'événement

Course de la Résistance 2024 - Bandeau

Événement sportif et culturel, la Course de la Résistance est née en 2015 de la volonté de rappeler le sens historique de la date du 8 mai, jour de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie en 1945. Il s'agit de mettre en lumière les lieux emblématiques de la Seconde Guerre mondiale en Isère, département marqué par les oppositions au nazisme, à travers un évènement sportif, culturel et mémoriel. C'est pourquoi, après deux éditions au cœur de Grenoble puis dans les Chambaran, le Trièves, le Grésivaudan, le Nord-Isère, le Vercors et le Voironnais-Chartreuse, la dixième édition de la Course de la Résistance s'arrête sur deux nouveaux territoires emblématiques : l’Oisans et la Matheysine.

Venez rappeler que le 8 mai n'est pas qu'un jour férié !

Le concept 2024

La Course de la Résistance est une manifestation sportive organisée par le Département de l’Isère dans le cadre des commémorations du 8 mai 1945, marquant la fin de la Guerre en Europe. Cette 10e édition aura lieu le mercredi 8 mai 2024 et le village d’accueil sera situé à Vizille.

La course des enfants
La course des enfants

L'événement comprend plusieurs épreuves :

  • 2 épreuves de course à pied chronométrées de 8 km et 38 km, répertoriées au calendrier des courses hors stades de l’Isère et respectant le règlement de la FFA.
  • Des parcours cyclotouristiques non chronométrés proposant 3 distances de 50 km à 140 km.
  • 2 randonnées pédestres non chronométrées de 7 km et 14 km.
  • Des courses pour les enfants par catégorie d'âge.
  • Une course d'orientation dans le Domaine Départemental de Vizille.
  • De nombreuses animations sportives et culturelles.
 

Les lieux emblématiques

Depuis 2015, la Course de la Résistance met en lumière l'histoire de la Seconde Guerre mondiale sur le territoire isérois. Chaque édition est donc pensée autour de 5 lieux emblématiques, qui servent de base à la construction des parcours des différentes épreuves.

Vizille, entre résistance et répression

Groupe de maquisards du secteur 1, dont Gabrielle Giffard. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 91.07.50
Groupe de maquisards du secteur 1, dont Gabrielle Giffard. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 91.07.50

En 1940, Vizille accueille le président Albert Lebrun et sa femme Marguerite. Le couple s’installe près du château, alors résidence d’été des présidents de la République, chez leur gendre. Le 27 août 1943, il est arrêté par la gestapo et emprisonné dans le château d’Itter dans le Tyrol autrichien. Sa femme, quant à elle, reste à Vizille pendant toute la période de la guerre où elle témoigne du quotidien.

La Résistance s’organise à Vizille dès 1942, autour d’Henri Duée, dit Renne, et de Gabrielle Giffard, dite Ariel, tous deux membres du mouvement Combat. L’activité du groupe de résistants consiste d’abord en la diffusion de tracts et du journal du mouvement. Suite à la répression allemande de la fin de 1943, la Résistance se réorganise sous la forme militaire d’un groupe franc.

Un groupe de FTPF se forme également à Vizille autour de Germaine et Jean Vallier : le détachement Müller.

Les Allemands mènent une offensive à Vizille le 18 février 1944, 17 hommes sont arrêtés et déportés. En juin 1944, face à une situation de plus en plus intenable, le groupe franc rejoint le maquis de l’Oisans.

Les Américains entrent dans Vizille le 22 août. Une garnison allemande s’est retranchée dans le parc du château et est attaquées par les hommes de Lanvin. Face à l’action conjointe du maquis et de l’artillerie américaine, les Allemands fuient en direction de l’Italie.

Le 5 septembre 1944 se tiennent les Etats généraux de la Résistance. Les Comités départementaux de la Libération des Hautes-Alpes, de la Drôme, du Rhône, de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l'Isère, issus de la Résistance se réunissent au château de Vizille. Ensemble, ils affirment au cours d'une assemblée solennelle « leur volonté de réaliser les véritables libertés républicaines et d'instaurer un régime de justice sociale ».

Le plateau Matheysin, la résistance communiste

Jean Mialonnier (Valence) succède à Marcel Deygas au commandement du 1er bataillon FTP.  Son action se concentre essentiellement sur la destruction de pylônes à haute-tension de la ligne du Sautet, de la voie ferrée au Villaret et à La Motte d'Aveillans et contre les mines de La Mure. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 2010.55.01
Jean Mialonnier (Valence) succède à Marcel Deygas au commandement du 1er bataillon FTP. Son action se concentre essentiellement sur la destruction de pylônes à haute-tension de la ligne du Sautet, de la voie ferrée au Villaret et à La Motte d'Aveillans et contre les mines de La Mure. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 2010.55.01

Le plateau Matheysin est marqué par l’activité minière. Dès le mois d’avril 1943, des grèves, des sabotages, des vols d’explosifs, initiés notamment par le Parti communiste, ralentissent considérablement la production. Les maquis FTP se multiplient sur le plateau et autour d’avril 1943 est créé le 1er bataillon FTP. Ils organisent les opérations de sabotages des mines autour des deux sièges d’exploitation des mines, La Mure et la Motte-d’Aveillans, et des installations hydroélectriques de la vallée de la Romanche. Une plaque rend hommage aux mineurs grévistes à La Mure.

Les 7 et 8 août 1944, des accrochages ont lieu avec les Allemands à La Mure. Le 9 août 1944, au lieu-dit Le-Pont-du-Prêtre, des résistants des FTP et de l’AS tentent d’arrêter une colonne allemande. 5 tombent au combat, les autres parviennent à s’enfuir. Les Allemands s’installent ensuite à Valbonnais. Le 11, ils exécutent sommairement 3 hommes qui se cachaient dans les bois. Le 13 août, les Allemands attaquent un maquis FTP installé à La Morte, 7 jeunes résistants du 1er bataillon FTP sont exécutés. Les Allemands font aussi 15 otages parmi les hommes de la commune et les emmènent à Grenoble. Ils ne sont libérés que le 21 août.

Le lac du Poursollet, contre-offensive et répression

Les chalets du Poursollet incendiés par les Allemands le 13 août 1944. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 91.07.358
Les chalets du Poursollet incendiés par les Allemands le 13 août 1944. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 91.07.358

À partir du 9 août 1944, les Allemands délaissent le Vercors et se concentrent sur l’Oisans. La 157e division alpine bavaroise est chargée d’anéantir les maquis. Les Allemands attaquent le massif le 11 août et atteignent Séchilienne. Après avoir forcé le col du Lautaret, ils sont repoussés par un groupe mobile mais les maquis cèdent peu à peu. Seul le col du Glandon tient toujours.

La section Porte, un des six groupes mobiles créés par Lanvin pour structurer son secteur au début de l’été 1944, se fait surprendre au lac du Poursollet. La section est complétement anéantie. Son chef, Charles Vallin, est tué au cours des combats. Le médecin Émile Pardé est achevé à coups de crosse.

L'Alpe d'Huez, l'hôpital au maquis

Transport des blessés. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 91.07.210
Transport des blessés. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 91.07.210

Né à Grenoble, le docteur Tissot fait ses études de médecine à Lyon. À la fin de l’année 1942, il entre en contact avec le docteur Payerne qui le charge d’organiser le futur service de santé du secteur 1. En juin 1944, il rejoint l’Oisans et entre en contact avec Paradis et Lanvin. Il installe un hôpital à l’Alpe d’Huez, au chalet du Signal.

Le 8 août, les Allemands attaquent l’Oisans. L’hôpital compte alors 32 blessés, dont 6 à transporter.  La décision d’évacuer l’hôpital vers les hauteurs de l’Alpette et les pentes des Grandes Rousses est prise le 11 août. La progression est lente et difficile, en raison de l’état de certains des blessés. Ils reçoivent néanmoins l’aide des « 11 Américains tombés du ciel », dont le bombardier s’était crashé plus tôt près de Gap. Protégeant l’évacuation, les maquisards de l’Oisans combattent une division de chasseurs-alpins allemands sur les hauteurs de l’Alpette et en sortent vainqueurs le 14 août 1944.

Le mémorial de l'Infernet, commémorer la résistance en Oisans

Cérémonie commémorative dans l’Oisans avec la présence d’Albert Reynier, préfet de l’Isère. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 2023.0.392
Cérémonie commémorative dans l’Oisans avec la présence d’Albert Reynier, préfet de l’Isère. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l’Isère, 2023.0.392

Le mémorial de l’Infernet, situé à Livet-et-Gavet rend hommage au maquis de l’Oisans. Sur ce monument aux morts figure 187 noms de maquisards ayant combattu les Allemands jusqu’au 22 août 1944. La mémoire des résistants est également rappelée par d’autres monuments tels qu’une stèle située au Poursollet qui rappelle les combats du 13 août ainsi qu’une plaque à la Villette qui rend hommage aux victimes de l’attaque du 17 août, date à laquelle le hameau a été incendié.