L’Isère dans la Seconde Guerre mondiale

Depuis 2015, la Course de la Résistance met en lumière l'histoire de la Seconde Guerre mondiale sur le territoire isérois. Chaque édition est donc pensée autour de 4 lieux emblématiques, qui servent de base à la construction des parcours des différentes épreuves.

L'Isère Rhodanienne

Vienne et sa région sont naturellement orientées vers Lyon et la vallée du Rhône en raison de leur proximité géographique. Vienne est un point de passage crucial, tant ferroviaire que fluvial, à la jonction des axes Lyon-Marseille et Grenoble-Saint-Étienne. En 1940, les troupes allemandes avancent rapidement sur le territoire, intensifiant la surveillance de cet axe stratégique en juin. Le nord de l’Isère est occupé par l’armée allemande jusqu’au début de juillet 1940, date à laquelle les troupes se retirent suite à l’armistice signé entre la France et l’Allemagne nazie. Les Allemands réoccupent le territoire en novembre 1942, tandis que le reste du département est sous occupation italienne.

Lucien Hussel, maire de Vienne et député de l'Isère refusant de voter les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l'Isère - 2010.58.10.

Vienne, berceau de la Résistance

Lucien Hussel, maire de la ville et député de l'Isère, s'oppose le 10 juillet 1940 aux pleins pouvoirs du Maréchal Pétain et entre dans la Résistance. Il devient notamment l'un des fondateurs du parti socialiste clandestin. Il reprend sa place de maire à la Libération et est décoré de la Médaille de la Résistance.

Alban Vistel, crée le mouvement local La Reconquête en novembre 1940. Il rejoint ensuite Libération-sud, et organise de nombreux parachutages sur le secteur. Il devient responsable des Mouvements unis de la Résistance en mars 1944, puis responsable des Forces françaises intérieures en juillet 1944, pour la région Rhône-Alpes. Il devient Compagnon de la Libération par décret en 1945.

Chasse-sur-Rhône, entre Résistance et bombardements

La ville de Chasse-sur-Rhône possède deux Hauts-Fourneaux produisant de la fonte d'armement. Ces installations font alors de la ville une cible stratégique des alliés préparant la Libération. Plusieurs bombardements ont alors lieu, le 27 juillet et le 12 août 1944. Ce dernier est particulièrement destructeur, puisque 98 personnes périssent à cause du souffle des explosions.

Manouk Kouzoubachian originaire de Chasse-sur-Rhône, rejoint la Résistance lyonnaise au sein du groupe Franc-tireur et partisan Français. Il est arrêté par la Gestapo en février 1944, puis déporté à Mauthausen en Autriche. Continuant par tout les moyens de résister, il subi beaucoup de violence. Libéré le 5 mai 1945, il est transféré à l'hôpital puis rapatrié en France. Il décède le 8 juillet 1945.

Manouk Kouzoubachian jouant du violon - © Famille Kouzoubachian
Hôtel Fiard incendié par les Allemands. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation - Département de l'Isère - 92.07.1043.

Beaurepaire, actions et répressions

Beaurepaire est un terrain de résistance pour Lucien Seguin qui entreprend la création de faux-papiers à partir de 1942. L'année suivante un groupe s'organise autour de George Berruyer pour réceptionner des parachutages venus d'Angleterre. Le matériel récupéré est ensuite distribué dans les maquis isérois.

En 1944, la ville subit les répressions allemandes. Le 5 août, quatre résistants sont fusillés, tandis que cinquante sont pris en otage pour être déportés ou incarcérés à la prison de Montluc à Lyon. Le 29 août, la ville est partiellement incendiée et pillée, notamment l'Hôtel Fiard appartenant à deux résistants.

Saint-Jean-de-Bournay, cache d'armes et maquis

Dès novembre 1940, les officiers du parc d'Artillerie de Grenoble organisent une cache de trente tonnes d'armes à Saint-Jean-de-Bournay, dans un local de la Société Laitière Moderne.

En mai 1943Joseph Tournier installe un maquis à la Feytas de Villeneuve-de-Marc. Il sert de refuge aux jeunes réfractaires du Service Travail Obligatoire. À partir de septembre, deux officiers y prodiguent une formation militaire. Le maquis se disperse en décembre, informé que la Milice française arrive prochainement.

Joseph Tournier - © Mémoire et Patrimoine d'Artas